Les îles de Raja Ampat

En Asie du Sud-est, la Thaïlande représente une destination de choix pour les touristes du monde entier. Mais depuis quelques années, l’Indonésie, et plus précisément l’archipel de Raja Ampat, est devenue l’un des sites les plus fréquentés. Si son histoire et sa géologie sont à l’origine de son succès, il est à noter aussi que cette popularité frénétique devient de plus en plus toxique pour le site.

Un paradis caché

De leur nom Raja Ampat signifiant «les 4 rois» en Indonésien, les îles de cet archipel sont de véritables miracles de la nature.
Situé en Papouasie occidentale, entre l’océan indien et l’océan Pacifique, l’archipel est composé de près de 1500 micro-îles, dont la plupart sont montagneuses. Cette caractéristique les rend très difficiles d’accès. Pourtant, la richesse de cet archipel en fait une destination très prisée.

En effet, les eaux turquoises de l’archipel s’étendent sur 750 km de plage, cachant 1 400 espèces de poissons et 600 variétés de coraux.
Réparti sur près de 67 000 km, ce bout de la planète est donc un petit coin de paradis où la nature s’épanouit loin de la civilisation.

Avec l’ambition de devenir les prochaines îles les plus touristiques de l’Asie du Sud-est à l’instar d’autres îles paradisiaques, les îles de Raja Ampat accueillent de plus en plus de touristes en quête de découverte et amateurs de plongée sous-marine. Pour accueillir le nombre croissant de touristes, l’archipel s’est doté de quelques bungalows et hôtels. Mais cet engouement n’a pas que des avantages pour les îles.

Un paradis menacé

Le tourisme de masse qui se crée dans cette région du monde provoque de nombreuses dissensions entre les autochtones et le gouvernement. En effet, le phénomène fait peser sur l’archipel de nombreuses menaces.

L’événement le plus déplorable s’est déroulé en mars dernier alors qu’un bateau de croisière appartenant à une société britannique a heurté des récifs de corail. De ses 4 200 tonnes, le Caledonian Sky aurait créé l’incident en essayant une manoeuvre pendant la marée basse.

Retenu par les récifs et les rochers, le bateau et ses 182 passagers et membres d’équipage n’a pu être remis à flot qu’avec l’aide d’un remorqueur. Alors que le navire repartait pour la suite de sa croisière, il laissa derrière lui 13 500 mètre carrés de récifs coralliens endommagés.

Après une estimation d’experts locaux, la restauration de ce patrimoine unique coûterait pas moins de 15 millions d’euros. Vu l’ampleur des dégâts, une enquête judiciaire a été introduite pour mettre en cause la responsabilité de ce bateau. Cet événement vient mettre en lumière les risques que fait courir le tourisme de masse sur les ressources naturelles de l’archipel. En attendant, les itinéraires des bateaux de croisière ont été modifiés.

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